C’est une analyse qui veut montrer ce que peux devenir une photo. C’est une façon de montrer

comment une photo peut être retravaillée et véhiculer un message.

Cette photo, dans l’ numéro spécial de l’Histoire, est utilisé pour illustre l’antisémitisme de manière

générale. On a donc une décontextualisation.

Qu’est ce que voir veut dire ? Qu’est ce que notre regard sur une photo peut nous apporter sur une

information ?

Il parle d’un objet nomade qui ère dans le champs mémoriel depuis plus de 60 ans. C’est donc une

photo qui est utilisée pour toute une série de choses qui n’ont plus de lien immédiat avec le contexte

dans lequel elle a été prise. On a une sorte de détournement de la photo. La photo est recardée sur

l’enfant car c’est lui qui marque les esprits. La photo est donc sortie de l’histoire pour en fait

d’autres utilisations. Le statut de la photo a évolué en fonction de ce que l’on cherchait. On est

passé d’une histoire des héros à une histoire des victimes. C’est pour cela que la critique est très

importante. Elle est devenue un emblème hors contexte et parfois à contre sens.

C’est à la base une photo de propagande SS pour montrer le travail de la SS et garder une trace de

cela. Donc, elle est devenue le symbole de l’antisémitisme alors que de base elle montrait la

glorification de la liquidation de ce ghetto de Varsovie. L’idée était d monter aux générations futurs

tous les efforts qui ont été fait par les nazis.

On a un photographe qui a été payé pour prendre ces photos. C’est organisé d’une manière avec la

SS et donc, la photo n’est pas entièrement mise en scène mais quand même un petit peu. Le

photographe se trouve au bon endroit au bon moment. On a aussi une photo dans laquelle on ne sait

pas trop ce qu’il se passe autour, on peut imaginer qu’il y avait des cris autour. Elle suppose un

contexte plus général. On voit aussi des personnes qui sont apeurées.

Le problème pour l’identification, c’est que la photo date à priori d’avril-mai 1943. Elle sera utilisée

pour le procès de Nuremberg. Mais elle va ensuite être réutilisée à différents moments, dans

différentes publications et elle va susciter à la fin des années 70, une première polémique : A

Londres un journal juif publie la photo légèrement tronquée et il dit avoir identifié l’enfant. Sauf

que rapidement un homme d’affaire londonien conteste cela et dit qu’il est lui même l’enfant et que

ça date de 1941.

Les négacionistes vont s’emparer de l’affaire en disant que la liquidation de la population juive a été

tellement peu efficace que l’enfant vit toujours. Mais au final, le témoignage de l’homme d’affaire a

été disqualifié.

La première chose que l’on voit, c’est l’enfant car il est en dehors du cadre, de la foule. La femme

au premier plan se retourne car elle reconnaît Josef Blosche qui est un militaire nazi connu pour être

très violent.

Ce qui est interessant, c’est que finalement, la différence entre l’intention de la photo et l’utilisation

qui en est faite aujourd’hui est impressionnante car l’idée initiale c’était de montrer que Stroop était

un grand chef nazi. Donc, c’est une photo qui est utilisée à la gloire de ceux qui on liquidé le ghetto

de Varsovie et cette photo va, en premier lieu, être utilisée au procès de Nuremberg.

Après Nuremberg elle tombe dans l’oubli, on la voit dans Nuit et Brouillard puis dans Le Temps du

ghetto mais elle ne marque pas les esprits.

En 1960, un historien allemand publie L’étoile jaune et il va utiliser la photo agrandie dans son

ouvrage. La photo devient alors le symbole du génocide. Pourtant les juifs du ghetto de Varsovie ne

portaient pas d’étoiles jaune.

A la fin des années 70, l’enfant devient de plus en plus détaché du groupe et il va commencer à être

utilisé dans toute une série de montages, d’illustrations.

La photo va même être utilisée pour illustrer une pochette d’un groupe de musique qui a l’époque a

pour objectif de sensibiliser l’ensemble des européens à ce qui est en train de se passer en

Yougoslavie. Donc, on est tout à fait en dehors de l’histoire du génocide et du monde juif, mais ça

participe à une politique de l’évolution de la société dans lesquelles les victimes trouvent petit à

petit leurs places.

La décontextualistaion dans le journal l’Histoire est totale même si on peut se dire qu’on parle

encore de questions qui sont liées à l’antisémitisme. De plus, le titre lui même dépasse même

l’antisémitisme, on est sur la question de conflit en dehors de l’histoire de l’antisémitisme lui

même. Un voile a été levé sur les victimes combattantes.

Conclusion

- Ce type de photo est intéressante car derrière la photo il y a tout un contexte qui dit, sans le

montrer, l’énormité du crime et chacun est sensé ainsi percevoir l’importance de ce crime.

- Les photographes vont utiliser souvent cette technique car il est plus facile de s’identifier à un

petit enfant. On le voit dans toute une série de conflits actuels, le fait d’avoir une icône, c’est une

manière de faire passer un message.

- La photographie de cet enfant est victime de sa redoutable efficacité.

Sources de l'époque contemporaine