1. Nature face a la guerre
1.1. La nature est évoquée essentiellement au vers 7 et 8 : le 2ème quatrain.
1.2. Rimbaud rend hommage à la nature. Nous sommes en été, couleur verte, bleue. C'est une nature belle et généreuse.
1.3. La Nature crée la vie. Début v.8 en majuscule.
1.3.1. "Faire saintement" v.8 est un hommage de la Nature qui est sincère, pure, désintéressée. Pour Rimbaud, la nature est Dieu = divinité
1.4. Cette évocation de la nature est placée au milieu du sonnet, entre 2 aberrations humaines : - aberration de la guerre, culte de la force, - aberration de l'église, culte du veau d'or.
2. Dénonciation de la guerre
2.1. Le carnage
2.1.1. Dès le v.1, la métaphore "les crachats rouges" donne le ton du poème. "crachat" est un mot aux sonorités dures, terme très vulgaire et trivial, qui évoque le désagréable, le dérangement et le réalisme. "Crachat rouge" évoque le sang, opposition entre le ciel bleu…, l'or, le vert.
2.1.2. Nous avons un enjambement entre le vers 1 et 2 qui met en valeur le sifflement. Pour évoquer la vision et l'ouïe avec des sensations visuelles et auditives de la trajectoire du crachat du canon.
2.1.3. Le rouge du vers 1 est repris par écarlate au vers 3 --> accentue la couleur dominante et oppressante de atmosphère
2.1.4. Allitérations - en "r", "crachat, raille, croulent..." --> bruits de tirs - en "f", "infini, fumant" et "ss", "sifflent, masse…" --> sifflement, bourdonnement ambiant
2.2. Déshumanisation
2.2.1. en écarlate les troupes françaises et en vert les troupes prussiennes. Une fois recouverts d'un uniforme, ils deviennent des pions et perdent toute individualité car c'est une masse. V.6 "fait des hommes un tas fumant". Transformation terrible des hommes en un tas fumant. En fait, des hommes transformés dans un tas calciné
3. Critique de la religion
3.1. Dans ce texte, il y a une forte antithèse : Au rouge du sang, Rimbaud oppose l'or des églises, au v.10 le luxe de l'église : "Nappes damassées", "encens", "grands calices d'or" qui s'oppose également à la pauvreté du peuple "vieux bonnets…".
3.2. Contraste du lexique : La guerre --> "feu", "folie épouvantable" ; L'Eglise --> "rit", "bercement", "s'endort"
3.2.1. L'église -> "encens" La guerre -> "un tas fumant"
3.3. Les mères, elles, ont la foi. Elles sont prêtes à donner tous ce qu'elles ont pour sauver l'âme de leur fils. Les mères "donnent" (insistance en tête de vers, et un point d'exclamation) un gros sous (tout ce qu'elles ont).
3.3.1. "Un gros sous dans un mouchoir" tout au singulier ce qui met en valeur le peu de choses qu'ont ces mères. L'église complice de la guerre, pleine de richesse, et aussi le mépris des femmes.
3.4. Rimbaud est révolté par l'indifférence de Dieu face à la générosité des mères par le point d'exclamation.
3.5. Une guerre sale et méprisante qui déshumanise les hommes et qui tue la vie et fait pleurer les mères face à cette vision dantesque de Dieu.
3.5.1. Ici, il attaque directement Dieu, et avec le titre, Dieu fait le mal --> le diable.