Crozier et Friedberg[2] en sont à l\'initiative, dans les années 1980 : dans l\'analyse stratégique, ils considèrent que les notions d\'autorité et de pouvoir sont au cœur du système de toute organisation, système composé d\'acteurs qui manient stratégies et jeux de pouvoir. L\'organisation est alors un système politique dans lequel les acteurs évoluent : un système d\'action concret.

Quatre principes caractérisent l\'analyse stratégique :

· Tout d\'abord l\'acteur, au sein de l\'organisation, est un stratège. Il dispose d\'une marge d\'action, appelée aussi zone d\'autonomie. Il n\'est pas contraint. Et ses objectifs individuels sont prioritaires sur les objectifs collectifs.

· De plus, l\'acteur est rationnel, et il poursuit une stratégie rationnelle en vue d\'atteindre ses objectifs personnels. Mais sa rationalité est limitée : l\'acteur s\'arrête à la décision qui lui semble la moins mauvaise, à cause d\'un manque d\'omniscience. De par ce principe, l\'analyse stratégique cultive une autonomie de l\'individu, qui n\'a qu\'une apparence de choix.

· En outre, le pouvoir est perçu comme une relation d\'échange qui se négocie. Cette relation d\'échange peut être déséquilibrée, de négociation, de rapport de force, ou d\'interdépendance.

· Enfin, des interactions entre les individus résulte la constitution d\'un système d\'actions.

Sociologie des organisations