1. Cadre
1.1. La description du carde se fait dans les deux premiers quatrains
1.1.1. Un parc, comme Watteau, donc bien représentatif des fêtes galantes
1.1.2. Agréable, joyeux, propice a la relation amoureuse, décors est un concentré de nature "ciel", "arbres", "vent", "bassin", "soleil", "ombre", "tilleuls"
1.1.3. Les qualificatifs du parc font paraître la nature animée, le ciel est pale, les arbres grêles, le vent doux, le soleil luit, les tilleuls bas.
1.1.4. Les personnifications, en plus des qualificatif, rendent la nature plus vivante. Cette dernière semblent accompagner les deux personnages et leur tenir compagnie. "semblent sourire" est la personnification appuyant cette idée, les arbres ne se longent plus par les chemins mais ils paraissent accompagner le couple de personnages
2. Personnages
2.1. On retrouve dans ce poème les mêmes thèmes de la fête, de la rencontre, du jeu que l'on retrouve dans "Cortège", "Cythère", "En bateau" ou "Colloque sentimental".
2.1.1. Les personnages, sont définis par les rôles qu'ils jouent dans le jeu de la séduction amoureuse, ce sont des "trompeurs exquis" ou des "coquettes charmantes".
2.1.2. Avec les qualificatifs d'exquis ou de charmant, nous avons affaire, comme toujours dans ces Fêtes galantes, à des êtres raffinés mais dont le but avoué est la seule recherche du plaisir et non une liaison amoureuse durable.
2.2. Les personnages sont charmants à l'image de leurs discours, ils "devisent délicieusement". L'emploi du verbe "deviser" suggère un élégant badinage amoureux, dans la tradition galante de la société française du XVIIIème siècle, élégante et frivole.
2.3. L'emploi du verbe "lutiner" qui signifie poursuivre une femme de ses baisers ou de caresse confirme la quête érotique des soupirants malgré leur innocence.
3. Comédie amoureuse
3.1. Dans ce jeu subtil, la maladresse, l'audace, se paie comptant par un "souffle" v.14, un revers de main. Le soupirant, galant, doit accepter de battre en retraite et recevoir en échange le pardon d'un baiser mais fait sur l'extrême phalange du petit doigt. Mais si le soupirant insiste, il est immédiatement renvoyé et puni d'un regard très sec.
3.1.1. La " moue assez clémente" de la bouche suffit à montrer qu'il s'agit d'un jeu bien codifié et que les sentiments sont plus fictifs que vécus.
3.2. Ces Fêtes galantes, cet amour précieux très codifié est pour la femme l'occasion de mesurer son pouvoir de séduction. Visiblement, Verlaine s'amuse ici à en caricaturer les raffinements.
3.2.1. Cette ironie apparaît dans de nombreux endroits, notamment dans la précision du baiser donné avec la dernière et la plus petite du petit doit, la plus petite partie la main associée au petit doigt qui connote d'ordinaire l'idée d'une grâce affectée.
3.2.2. L'ironie se poursuit avec le baiser sur le bout du petit doigt qui est présenté comme un geste excessif et farouche.
3.2.3. L'ironie atteint son paroxisme dans l'emploi des hyperboles, Verlaine utilise l'adverbe immensément, un excès, qui ne qualifie qu'une familiarité, un modeste baiser sur l'extrémité d'un petit petit doigt.