Jean Anouilh, Antigone, extrait 3.

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Jean Anouilh, Antigone, extrait 3. par Mind Map: Jean Anouilh, Antigone, extrait 3.

1. Première partie : Un conflit construit en crescendo...

1.1. Le conflit est construit en deux temps

1.1.1. Au début le ton de Créon est plutôt calme. ("la regarde en silence").

1.1.1.1. Dans ses deux premières répliques, il lui pose 6 questions ("Tu y crois donc vraiment, toi, à cet enterrement dans les règles ?", etc.)

1.1.1.1.1. Les questions qu'il pose à Antigone montrent que Créon essaye de dialoguer avec Antigone, de la faire réfléchir au sens de son acte.

1.1.1.1.2. Il vaut la faire réfléchir sur le caractère artificiel des funérailles, lui faire comprendre que ça ne vaut pas la peine de mourir pour cela.

1.1.2. Mais face à l'entêtement d'Antigone et à son refus du dialogue, il va perdre son calme et laisser sa colère s'exprimer dans des phrases exclamatives.

1.1.2.1. "C'est absurde", "Orgueilleuse ! Petite Oedipe".

1.2. Le conflit va alors devenir violent verbalement...

1.2.1. Créon va insulter Antigone

1.2.1.1. "Orgueilleuse ! petite OEdipe !", "petite peste", "petite furie".

1.2.1.1.1. On

1.2.1.1.2. On remarque qu'à chaque fois il emploie l'adjectif "petite" comme pour lui rappeler qu'il lui est supérieur à tout point de vue.

1.2.1.2. Créon animalise antigone lorsqu'il lui dit : "tu as déja l'air d'un petit gibier pris. "l.33

1.2.1.2.1. Cela confirme l'idée qu'il la rabaisse.

1.2.2. Il la menace :

1.2.2.1. "Et si je te fais torturer ?"

1.2.2.2. Il évoque même le genre de torture qu'on pourrait lui infliger par une subordonnée hypothétique : "Si j'étais une bonne brute ordinaire de tyran, il y aurait longtemps qu'on t'aurait arraché la langue, tiré les membres aux tenailles, ou jetée dans un trou".

1.3. ... et physiquement :

1.3.1. Il l'agresse physiquement comme en témoignent les didascalies "lui serre le bras" et "qui serre plus fort".

1.3.1.1. Le recours à la violence physique est confirmé par les réactions d'Antigone : "Lâchez-moi. Vous me faites mal au bras avec votre main" ; "pousse un petit cri : Aïe"

1.3.2. Il la menace de lui faire subir d'autres sévices encore : "C'est peut-être ce que je devais faire après tout, tout simplement, te tordre le poignet, te tirer les cheveux comme on fait aux filles dans les jeux." (l.69 à 72)

1.3.2.1. Il présente ces sévices comme des jeux d'enfants, rappelant le jeune âge d'Antigone, la renvoyant à son statut d'enfant... mais cela le conduit à se comporter lui-même comme un enfant méchant.

1.4. Cette scène de conflit nous fait donc éprouver de la crainte et de la pitié pour Antigone.

1.4.1. De la pitié car on souffre avec elle face à Créon qui exerce un pouvoir tyrannique sur la jeune fille.

1.4.2. De la crainte car en évoquant les torture qu'il pourrait lui infliger, on ne peut que penser à sa mort prochaine, qui nous a d'ailleurs été annoncée dès le prologue.

2. Deuxième partie : ... qui révèle le caractère des personnages.

2.1. On découvre le véritable caractère de Créon

2.1.1. Créon révèle son orgueil

2.1.1.1. Par l'utilisation de la force comme pour montrer sa supériorité et sa main-mise sur Antigone : Page 75 : "Non. Moi, je suis le plus fort comme cela, j'en profite aussi"

2.1.1.2. En affirmant être en mesure de changer complètement Antigone d'état d'esprit et ce, en étant sur de lui par l'utilisation d'un ton injonctif : Page 76 : mais je vais tout de même perdre le temps qu'il faudra et te sauver, petite peste.

2.1.1.2.1. L'utilisation de l'infinitif lui permet d'exprimer l'ordre "et te sauver." cela donne l'impression qu'il est tellement sur de lui que ça donne presque l'impression qu'il ordonne à Antigone de se soumettre , il emploie même le mot "petite" pour souligner son infériorité

2.1.1.3. Par la présence de points d'exclamation dans les paroles de Créon , mettant en évidence son agacement, signe que son égo a été blessé par l'entêtement d'Antigone et donc l'émergence de son orgueil : Page 72 : C'est absurde ! Page 74 : Orgueilleuse ! Petite Œdipe !

2.1.1.4. Créon est blessé dans son amour propre car Antigone lui fait réaliser que lui-même ne peut pas lutter contre la destinée, la fatalité.

2.1.1.4.1. "Vous ne le pouvez pas", "Vous pouvez seulement me faire mourir". Les phrases négatives d'Antigone révèlent l'impuissance de Créon, soulignée par l'adverbe "seulement".

2.1.2. Créon fait preuve de méchanceté, de sadisme

2.1.2.1. On aperçoit à la didascalie ligne 71 : "Créon, dont les yeux rient". Créon est entrain de serrer très fort le bras d'Antigone, et il éprouve du plaisir, il est donc peut être sadique.

2.1.2.1.1. Certes il peut être sadique mais on voit qu'il se comporte comme un enfant comme on peut le voir a la page 75 "Non. Moi je suis le plus fort comme cela, j'en profite aussi". On peut en déduire que Créon joue plusieurs rôle.

2.2. Antigone une enfant capricieuse et une héroine admirable

2.2.1. Antigone est une enfant capricieuse

2.2.1.1. de part ses réponses courtes et minimales , Antigone nous montre son coté têtu et borné.

2.2.1.1.1. "non"p73

2.2.1.1.2. "pour personne pour moi"p73

2.2.1.1.3. "oui je les ai vue"p72

2.2.1.1.4. "si , je l'ai pensé"p72

2.2.1.2. De part le fait qu'elle assume l'absurdité de son geste d'enterrer son frère : "Oui. C'est absurde".

2.2.1.2.1. Elle ne cherche pas à défendre les intérêts d'un groupe, ni même de son propre frère. Son acte semble gratuit et cela la discrédite un peu, met en relief son caractère buté : "Pourquoi fais-tu ce geste alors ?" lui demande Créon, "Pour personne. Pour moi", lui répond Antigone.

2.2.2. Antigone est une héroïne admirable

2.2.2.1. Créon animalise Antigone lorsqu'il lui dit : "tu as déjà l'air d'un petit gibier pris. "l.33. Ca fais référence a la chasse, à une traque. Vu le contexte dans lequel a été écrite Antigone de Jean Anouilh sa peut faire penser au résistant traqués pas la Gestapo. Ce qui est une certaine forme de force de savoir que l'on va être traqué mais de faire quand même ceux que l'on trouve juste.

2.2.2.2. Antigone contredit Créon et lui tient tête en lui montrant qu'il n'est pas son maître , c'est cette rébellion qui met son héroïsme en évidence

2.2.2.2.1. "vous etes le roi , vous pouvez tout , mais cela ,vous ne le pouvez pas"p74

2.2.2.2.2. Ni me sauver , ni me contraindre"p74

2.2.2.2.3. "vous pouvez seulement me faire mourir"p74

2.2.2.3. Antigone est plus forte mentalement que physiquement et malgré les coups que subit Antigone par Créon, elle reste forte comme on peut le voir a la page 76 "Vous serrez trop, maintenant. Cela ne me fait même plus mal. Je n'ai plus de bras"

2.2.2.3.1. Contre cette force morale, Créon ne peut rien : c'est elle qui l'emporte.

2.2.2.4. Antigone sait qu'elle va mourir et cela lui demande du courage : "Vous pouvez seulement me faire mourir" ; "je n'aurai pas du courage éternellement".

2.2.2.4.1. Elle est donc victime de la fatalité, comme toute héroïne tragique. Néanmoins, elle a choisi ce sort tragique en désobéissant à Créon, ce qu'elle ne semble pas regretter et qu'elle referait s'il le fallait : "pour que je recommence après, quand je n'aurai plus mal ?"