1. Qu'est-ce que la conscience de soi ?
1.1. Cogito ergo sum (Descartes)
1.1.1. Le "je" n'est pas un fait mais une expression du langage, et le langage ne représente pas forcément le réel. (Nietzsche)
1.1.2. La conscience n'est qu'une manifestation superficielle du corps, la plus grande part est inconsciente. (Nietzsche)
1.1.2.1. Il existe un inconscient psychique, qui est le seul à expliquer les actions qui échappent à la conscience. Cet inconscient fait revenir à la conscience les pulsions refoulées, ce qui crée des conflits. (Freud)
1.2. La conscience est "tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement en nous-mêmes" (Descartes)
1.2.1. "Toute conscience est conscience de quelque chose." La conscience n'est pas une simple chambre d'enregistrement des événements. Elle a toujours un but, une intentionnalité. (Husserl)
1.2.1.1. Si toute conscience est conscience de quelle chose, alors le sujet conscient n'a pas d'intériorité. La conscience est une fuite hors de soi vers le monde extérieur. (Sartre)
1.3. La conscience authentique existe avant toute activité intellectuelle. (Rousseau)
1.3.1. La fonction de la conscience est d'éclairer l'action, le choix en situation de crise. La conscience n'existe plus dans les actions automatiques. (Bergson)
1.4. La conscience morale n'est pas le produit des contraintes sociales ou de l'éducation mais elle est naturelle et nous pousse à devenir ou redevenir ce que nous sommes. (Rousseau)
1.4.1. Ni la conscience ni les idées mènent le monde. Ce sont les conditions matérielles et le conflit qui oppose les classes sociales qui sont le moteur de l'histoire. (Marx)
2. Conscience de soi et condition humaine
2.1. C'est la conscience de soi qui fait la dignité et l'humanité, qui distingue l'homme de l'animal et de la chose. (Kant)
2.1.1. La conscience de soi fait de l'homme à la fois un spectateur et un acteur, le distingue des choses. Elle entraîne donc la réalisation de soi. L'art est un exemple de cette réalisation (Hegel)
2.2. Le paradoxe de la condition humaine : l'homme a conscience de sa petitesse mais l'univers n'est pas conscient de son immensité (Pascal)
2.2.1. La conscience de soi donne sens aux représentations que l'on se fait du monde. (Kant)
2.2.1.1. La conscience de soi est différente de la conscience des choses : je ne peux connaître les états de mon âme qu'en les éprouvant réellement. (Malebranche)
3. Conscience de soi et identité
3.1. C'est seulement la conscience et non la matière dont nous sommes faits qui font notre identité, notre moi. (Locke)
3.1.1. Le moi ne se limite pas à la conscience car, alors, nos actes oubliés ne feraient plus partie de notre identité (et de notre responsabilité). Notre moi est reconstitué par les témoignages des autres sur les parties oubliées de notre existence (Leibniz)
3.1.1.1. La conscience toute entière est faite par la mémoire. (Bergson)
3.1.2. Il n'y a de conscience qu'incarnée. La philosophie doit décrire le lien matériel entre le corps percevant et les choses perçues. (Merleau-Ponty)
3.1.3. Notre personnalité est une synthèse d'idées et de comportements, pas moins exceptionnelle que les caractéristiques d'une espèce végétale. (Lévy-Strauss)
3.2. Le moi n'est qu'un ensemble de qualités périssables, variables dans le temps. De même, on n'aime jamais quelqu'un mais ses qualités. (Pascal)
3.2.1. La conscience de soi est source d'illusions sur soi. Les hommes ignorent la véritable cause de leurs actions. (Spinoza)
3.2.2. Il n'y a pas de moi stable, seulement des perceptions toujours changeantes. L'identité personnelle est une fiction philosophique. (Hume)