1. Première partie : la définition et la limite du jugement de goût.
1.1. La thèse de Kant : le jugement de goût est un jugement universel mais qui ne se fonde sur aucun concept.
1.1.1. Un jugement de goût (en matière de beau) exige de chacun la même satisfaction, sans se fonder sur un concept (car il s'agirait alors du bon).
1.2. Développement de la thèse
1.2.1. et ce droit à l'universalité est si essentiel au jugement par lequel nous déclarons une chose belle que, si nous ne l'y concevions pas, il ne nous viendrait jamais à la pensée d'employer cette expression.
1.2.1.1. Le jugement de goût appartient à la raison
1.2.1.2. En droit il vise donc à l'universalité même si en fait les hommes ne partagent pas toujours le même jugement.
1.2.1.2.1. opinion / jugement
1.2.1.2.2. en fait / en droit
1.2.1.2.3. Question : Le jugement de goût peut-il être objectif?
1.2.2. Nous rapporterions alors à l'agréable tout ce qui nous plairait sans concept; car en fait d'agréable on laisse chacun suivre son humeur, et nul n'exige que les autres tombent d'accord avec lui sur son jugement de goût, comme il arrive toujours au sujet d'un jugement de goût sur la beauté.
1.2.2.1. Problème : ce qui nous plaît n'est-il que subjectif? Ne peut-il avoir une certaine universalité (être partagé par tous) sans pourtant se subordonner à un concept (à une règle d'art) ?
1.3. Délimitation de la portée de la thèse
1.3.1. La première espèce de goût peut être appelée goût des sens, la seconde, goût de réflexion : la première porte des jugement simplement individuels, la seconde des jugement supposés universels (publics), mais toutes les deux jugements esthétiques (non pratiques), c'est-à-dire des jugements où l'on ne considère que le rapport de la représentation de l'objet au sentiment du plaisir ou de la peine.
1.3.1.1. Jugement esthétique / jugement moral
1.4. Conclusion : Jugement de goût / jugement des sens / jugement moral
2. Deuxième partie : le problème du jugement de goût esthétique.
2.1. Or il y a là quelque chose d'étonnant :
2.2. D'un côté
2.3. d'un côté, relativement au goût des sens, non seulement l'expérience nous montre que nos jugements (dans lesquels nous attachons un plaisir ou une peine à quelque chose) n'ont pas une valeur universelle, mais naturellement personne ne songe à exiger l'assentiment d'autrui (bien qu'en fait on trouve souvent aussi pour ces jugement un accord assez général);
2.3.1. Nos jugements qui proviennent du sentiment de plaisir ou de peine n'ont pas besoin de supposer un accord universel.
2.3.2. Pourtant l'expérience nous montre qu'on trouve un accord assez général sur le goût des sens.
2.4. D'un autre côté
2.5. et d'un autre côté, le goût de réflexion qui assez souvent, comme l'expérience le montre, ne peut faire accepter la prétention de ses jugements (sur le beau) à l'universalité, peut regarder cependant comme chose possible (ce qu'il fait réellement) de former des jugements qui aient le droit d'exiger cette universalité, et dans le fait il l'exige pour chacun de ses jugements;
2.5.1. Nos jugements de goût ne parviennent pas toujours à être admis universellement comme la raison l'exige.
2.5.2. Cette universalité reste cependant possible.
2.5.3. Et de fait cette exigence d'universalité est exigée implicitement dans chacun de ces jugements.
2.6. Le dissentiment
2.7. et le dissentiment entre ceux qui jugent ne porte pas sur la possibilité de ce droit, mais sur l'application qu'on en fait dans les cas particuliers.
2.7.1. L'échec d'un accord universel des jugements de goût provient de son application aux cas particuliers.