
1. 7. Penser les limites planétaires (effondrement, Anthropocène)
1.1. 7.1. Auteurs des « limites planétaires »
1.1.1. Johan Rockström
1.1.1.1. Apport : Il propose en 2009 le cadre des « 9 limites planétaires » à ne pas dépasser pour maintenir la stabilité de l’Holocène. Travaux : Ses recherches en sciences de la durabilité portent sur le rôle critique de la biosphère dans la régulation du climat.
1.1.2. Kate Raworth
1.1.2.1. Apport : Elle relie plancher social et plafond environnemental dans le Donut, rééquilibrant besoins humains et résilience planétaire. Travaux : Doughnut Economics repense la macroéconomie pour respecter les limites écologiques.
1.2. 7.2. Théories de l’effondrement
1.2.1. Jared Diamond
1.2.1.1. Apport : Il analyse l’histoire de sociétés passées (Mayas, Vikings) pour comprendre les facteurs d’effondrement. Travaux : Dans Effondrement (2005), il montre qu’une mauvaise gestion de l’environnement peut conduire à la chute d’une civilisation.
1.3. 7.3. Variantes critiques de l’Anthropocène
1.3.1. Jason Moore
1.3.1.1. Apport : Il avance l’idée de « Capitalocène », insistant sur la logique capitaliste comme moteur principal de la crise écologique. Travaux : Historien et sociologue, il retrace le rôle du système-monde dans l’appropriation de la nature.
2. 8. Mers et océans
2.1. 8.1. Auteurs et références sur l’océan mondial
2.1.1. Pierre Papon
2.1.1.1. Apport : Il qualifie l’océan de « sixième continent », décrivant la « marinisation » progressive du monde. Travaux : Sixième Continent (1996) explore la place croissante des ressources marines dans l’économie globale.
2.1.2. Antoine Frémont
2.1.2.1. Apport : Il souligne l’intérêt grandissant pour l’off-shore et les possibles « nouveaux Eldorados » (hydrocarbures, nodules). Un nouvel Eldorado pour les ressources ? (2015) porte sur la course mondiale aux richesses marines.
2.1.3. FAO
2.1.3.1. Apport : L’organisation fournit des statistiques sur l’état des pêcheries mondiales (captures, stocks, etc.). Travaux : Ses rapports réguliers aident à mesurer la surpêche et les progrès / reculs dans la gestion marine.
3. 9. Les environnements urbains
3.1. 9.1. Approches théoriques
3.1.1. Nicole Mathieu
3.1.1.1. Apport : Elle parle de « cultures de nature » en ville, montrant comment les citadins construisent leurs imaginaires de la nature. Travaux : Ses recherches en géographie sociale s’attachent à l’analyse des représentations et pratiques urbaines du vert.
3.1.2. Flaminia Paddeu
3.1.2.1. Apport : Elle identifie quatre grandes familles de l’environnementalisme urbain (naturaliste, contestataire, ordinaire, démocratique). Travaux : Elle montre comment les mobilisations écologiques se déclinent différemment selon les groupes sociaux et territoires urbains.
3.2. 9.2. Végétalisation, animaux urbains
3.2.1. Marlène Lagarde
3.2.1.1. Apport : Elle étudie l’éco-pâturage urbain, révélant comment l’introduction de moutons ou de vaches en ville redessine l’imaginaire. Travaux : Sa thèse (Nantes) interroge la fonction symbolique et la négation de l’élevage traditionnel dans ces pratiques éco-ludiques.
3.2.2. Camille Hochedez
3.2.2.1. Apport : Elle observe la diversité culturelle et culinaire des jardins urbains (cas de la Suède), révélant des « paysages jardinés ». Travaux : Ses recherches soulignent l’expression d’identités plurielles via les potagers, entre immigrants et natifs.
4. 10. Environnements forestiers
4.1. 10.1. Auteurs sur la forêt et son exploitation
4.1.1. Reyniers, C.
4.1.1.1. Apport : Elle questionne l’agroforesterie et ses promesses (miracle ou mirage) face à la déforestation en RDC. Travaux : Ses articles (2020) montrent la complexité des projets de reboisement et leurs limites socio-économiques.
4.1.2. FAO
4.1.2.1. Apport : L’organisation publie le Global Forest Resources Assessment (2005) et suit l’évolution du couvert forestier. Travaux : Ses rapports évaluent la déforestation, le reboisement et la gestion durable des forêts.
5. 11. Les changements globaux
5.1. Jean-Baptiste Fressoz (rappel)
5.1.1. Apport : Historien des sciences, il retrace la genèse des alertes climatiques, prouvant que la conscience du risque existe depuis le XIXᵉ. Travaux : Il débusque les récits oubliés sur la pollution et la responsabilité industrielle dans la crise environnementale.
5.2. Valérie Masson-Delmotte
5.2.1. Apport : Climatologue, co-présidente d’un groupe de travail GIEC, elle démontre le consensus scientifique sur la responsabilité humaine. Travaux : Ses études montrent l’évolution des températures globales et la sensibilité du climat aux émissions de GES.
6. 14. Environnements et frontières
6.1. 14.1. Approches théoriques
6.1.1. Roger Brunet
6.1.1.1. Apport : Il forge la notion d’« antimonde », désignant des espaces en marge, souvent liés aux trafics ou à la clandestinité. Travaux : Géographe français, il s’intéresse aux logiques de représentation et de modélisation en géographie.
6.1.2. Jacques Lévy
6.1.2.1. Apport : Il rappelle que la frontière produit des effets spatiaux (barrière, interface, etc.), variables selon les contextes. Travaux : Ses recherches portent sur l’urbain, la mondialisation et les conceptualisations de l’espace en sciences sociales.
6.1.3. Jacques Ancel
6.1.3.1. Apport : Il résume la frontière à une construction politique, non dictée par la nature. Travaux : Géographe de l’entre-deux-guerres, il critique l’idée de « frontières naturelles » en Europe.
6.1.4. Bernard Debarbieux
6.1.4.1. Apport : Il analyse la construction symbolique des montagnes comme « hauts lieux », importants dans l’imaginaire national. Travaux : Du haut lieu en général et du Mont-Blanc en particulier montre la valeur patrimoniale attribuée aux reliefs frontaliers.
7. 16. (In)justices environnementales
7.1. 16.1. Naissance de la justice environnementale
7.1.1. Robert Bullard
7.1.1.1. Apport : Sociologue américain, il est considéré comme le « père de la justice environnementale » outre-Atlantique. Travaux : Il décrit le « racisme environnemental », montrant que les minorités subissent plus de nuisances (décharges, pollutions).
7.2. 16.2. Enjeux internationaux
7.2.1. Joan Martinez-Alier
7.2.1.1. Apport : Il défend l’« écologisme des pauvres », expliquant que les populations marginalisées luttent pour défendre leurs milieux de subsistance. Travaux : L’écologisme des pauvres (2014) analyse les conflits environnementaux Nord-Sud et les inégalités écologiques.
8. 1. Considérations générales / Historique du mot « environnement » / Géographes français précurseurs
8.1. 1.1 Du mot « environnement » à sa formalisation en géographie
8.1.1. Elisée Reclus
8.1.1.1. Apport : Il promeut une vision libertaire de la géographie, plaçant l’individu et sa liberté au cœur du rapport nature-société. Travaux : Dans L’homme et la terre (1905-1908), il étudie comment l’environnement géographique façonne l’homme, et inversement.
8.1.2. Albert Demangeon
8.1.2.1. Apport : Il souligne la conjonction d’« influences naturelles » et « d’œuvres humaines » pour c o m prendre les paysages. Travaux : Ses écrits de 1942 insistent sur la nécessité de tenir compte de tout le passé de l’humanité pour saisir l’environnement.
8.2. 1.2. Des géographes français précurseurs
8.2.1. Philippe et Geneviève Pinchemel
8.2.1.1. Apport : Ils distinguent la spatialisation (flux, pôles) et l’humanisation (ressources, artificialisation) dans l’analyse géographique. Travaux : La face de la Terre (1988) propose une approche synthétique des interactions sociétés-milieux.
8.3. 1.3. Du déterminisme au possibilisme
8.3.1. Friedrich Ratzel
8.3.1.1. Apport : Il est à l’origine du « déterminisme géographique », liant étroitement conditions naturelles et développement des sociétés. Travaux : Pionnier de la géographie politique, il considère la géographie comme un facteur essentiel de la puissance des États.
8.3.2. Paul Vidal de la Blache
8.3.2.1. Apport : Fondateur du « possibilisme », il affirme que la nature propose et l’homme dispose, introduisant le libre arbitre humain. Travaux : Il inaugure une géographie humaine plus souple, centrée sur les genres de vie et l’usage des ressources.
8.3.3. Fernand Braudel
8.3.3.1. Apport : Il souligne la vulnérabilité des populations rurales face aux contraintes du milieu, tout en rappelant la longue durée. Travaux : Dans L’identité de la France (1990), il met en avant l’ancrage historique des rapports entre nature et société.
9. 2. Vers la prise en compte de la nature : géosystème, écosystème, écologie politique
9.1. 2.1. Géosystème
9.1.1. Georges Bertrand
9.1.1.1. Apport : Il propose le concept de « géosystème » pour analyser la dynamique des éléments biophysiques et anthropiques. Travaux : Dès 1978, il s’inspire de la géographie soviétique pour étudier les liens complexes entre structures naturelles et humaines.
9.2. 2.2. Écosystème
9.2.1. Arthur G. Tansley
9.2.1.1. Apport : Il crée le terme « écosystème » (1935), insistant sur l’unité fonctionnelle reliant les organismes et leur milieu. Travaux : Ses études pionnières posent les bases de l’écologie scientifique moderne.
9.2.2. IPBES (2018)
9.2.2.1. Apport : Cette plateforme souligne les « contributions de la nature aux humains », renouvelant la notion de services écosystémiques. Travaux : Créée par l’ONU, elle produit des rapports sur la biodiversité et les interactions entre sociétés et écosystèmes.
9.3. 2.3. Écologie politique
9.3.1. Le Club de Rome
9.3.1.1. Apport : Halte à la croissance ? (1972) alerte sur la dégradation planétaire et les limites de la croissance. Travaux : Le « rapport Meadows » amorce une réflexion pluridisciplinaire sur la soutenabilité.
10. 4. Transition énergétique : approches géographiques
10.1. 4.1. Auteurs / références principales
10.1.1. Jean-Baptiste Fressoz
10.1.1.1. Apport : Il montre historiquement que les nouvelles énergies s’additionnent plus qu’elles ne se substituent, relativisant l’idée de transition rapide. Travaux : La transition énergétique n’aura pas lieu ? propose une lecture critique de l’histoire énergétique.
10.1.2. Kate Raworth
10.1.2.1. Apport : Elle développe la métaphore du Donut pour allier plancher social et plafond environnemental. Travaux : Doughnut Economics (2012) invite à réinventer l’économie pour respecter les limites planétaires.
10.1.3. Philippe Subra
10.1.3.1. Apport : Géopoliticien de l’aménagement, il décrit trois grands types de conflits (tourisme, transports, énergie). Travaux : Géopolitique de l’aménagement du territoire montre les rivalités d’acteurs face aux projets énergétiques (éolien, nucléaire…).
10.1.4. Rapport Meadows (Club de Rome) et Rapport Brundtland (1987)
10.1.4.1. Apport : Le premier met en garde contre l’épuisement des ressources, le second promeut le « développement durable ». Travaux : Ils forment la base conceptuelle pour repenser l’usage de l’énergie et la soutenabilité à long terme.
11. 5. Risques et environnements
11.1. 5.1. Notion d’Anthropocène et internationalisation des recherches
11.1.1. Paul Crutzen
11.1.1.1. Apport : Il conceptualise l’Anthropocène, affirmant que l’humanité est devenue une force géologique majeure. Travaux : Ses articles (dès 2000) soulignent l’impact sans précédent des activités humaines sur les systèmes terrestres.
11.2. 5.2. Thèses, HDR et auteurs français récents
11.2.1. Julien Rebotier (HDR, 2022)
11.2.1.1. Apport : Il prolonge ses travaux antérieurs, examinant la pluralité des acteurs et les conflits de pouvoir dans la gestion du risque. Travaux : Ses terrains, notamment en Amérique latine, soulignent l’influence des inégalités sociales sur la vulnérabilité.
11.2.2. D. Provitolo, P. Pigeon, R. d’Ercole
11.2.2.1. Apport : Pionniers dans la géographie des risques, ils combinent aléas (naturels/industriels) et vulnérabilité des sociétés. Travaux : Dans les années 1990-2000, ils contribuent à conceptualiser le risque comme une construction sociale.
11.3. 5.3. Approches systémiques
11.3.1. Holling, Gunderson
11.3.1.1. Apport : En écologie, ils développent la « panarchie » et la résilience pour décrire les dynamiques multi-échelles des systèmes socio-écologiques. Travaux : Ils montrent que les systèmes passent par des phases d’exploration, de conservation, de crise et de réorganisation.
12. 6. Protéger l’environnement : des aires protégées aux marches pour le climat
12.1. 6.1. Auteurs précurseurs sur la protection de la nature
12.1.1. George Perkins Marsh
12.1.1.1. Apport : Considéré comme le premier écologiste d’Amérique, il alerte sur les dégradations causées par l’homme. Travaux : Man and Nature (1864) met en lumière l’influence humaine dans la déforestation et l’érosion des sols.
12.1.2. John Muir
12.1.2.1. Apport : Fondateur du Sierra Club, il défend la préservation stricte de la nature, notamment des parcs nationaux aux États-Unis. Travaux : Ses récits de voyage décrivent la beauté des paysages sauvages et nourrissent le mouvement conservationniste.
12.2. 6.2. Trois paradigmes (Depraz, 2008)
12.2.1. Samuel Depraz
12.2.1.1. Apport : Elle distingue trois paradigmes de protection (naturaliste sensible, radical, intégrateur), soulignant l’évolution historique des politiques de conservation. Travaux : Géographies des espaces naturels protégés (2008) propose une typologie théorique des statuts de protection.
13. 12. L’eau, une ressource sous tension
13.1. 12.1. Géopolitique et hydrologie
13.1.1. Frédéric Lasserre (rappelé)
13.1.1.1. Apport : Il traite aussi des conflits hydriques, montrant comment l’eau devient un levier de pression géopolitique. Travaux : Les guerres de l’eau (2009) explore la gouvernance transfrontalière et les risques d’escalade.
14. 15. Environnements et agriculture
14.1. 15.1. Cadre général, histoire et tournant environnemental
14.1.1. Xavier Arnauld de Sartre
14.1.1.1. Apport : Il explore comment l’Anthropocène reconfigure le rapport entre acteurs ruraux et politiques agricoles. Travaux : Ses articles (2016) portent sur les transitions agro-écologiques et la gouvernance du changement climatique.
14.2. 15.2. Transition agro-écologique
14.2.1. Vandana Shiva
14.2.1.1. Apport : Philosophe / activiste indienne, elle défend la souveraineté semencière et la biodiversité face aux OGM. Travaux : Ses écrits et actions dénoncent la privatisation des semences et la dépossession des petits agriculteurs.