1. thèse des auteurs : "le commun à instituer ne peut l’être que comme l’indisponible et l’inappropriable, non comme l’objet possible d’un droit de propriété ."
1.1. pour dépasser Marx et Proudhon, les auteurs proposent de penser un nouveau modèle théorique : l'institution du commun
1.2. penser le commun comme ce qui se produit constamment
1.2.1. c'est bien l'activité de mise en commun qui produit la délibération et pas l'inverse
1.3. repenser depuis le début la domination du concept de la propriété
1.4. Selon eux, il faut jouer droit contre droit : refuser que la propriété soit le principe fondateur de tout droit
1.5. on ne décrète pas une coutume il faut donc instituer du droit à partir de l'usage et non à partir de la propriété
1.6. Le commun comme ordre juridique de la vie en commun (Proudhon) et constitution sociale
2. Propositions politiques
2.1. Proposition 1 : "Il faut construire une politique des communs"
2.1.1. la propriété n'est pas absolue, l'usage lui est confronté
2.1.2. Pour une institution démocratique de l'économie (Jaurès)
2.1.3. généralisation de la participation comme co-décision
2.1.4. Rompre avec le cadre institutionnel néo-libéral
2.2. Proposition 2 : "Opposer le droit d'usage à la propriété"
2.2.1. les droits d'usages doivent être délibérés pour en être véritablement
2.2.2. L'universalité d'un commun est de type pratique, elle n'est pas abstraite
2.2.3. il n'y a pas de choses communes ni de biens communs mais des communs parce que le commun est l'action sur la chose et non la chose
2.2.4. La garde de l'innapropriable doit se faire en commun
2.3. Proposition 3 : « Le commun est le principe de l’émancipation du travail »
2.3.1. revoir l'organisation concrète du travail en instituant une véritable participation
2.4. Proposition 4 ""il faut instituer l'entreprise commune
2.4.1. idée d'un gouvernement citoyen de l'entreprise
2.5. Proposition 5 "l'association dans l'économie doit préparer la société du commun"
2.5.1. Importance de l'ESS à condition de connecter objet social et modes de gouvernance...
2.5.2. ... et de ne pas s'enfermer dans des petites expériences alternatives mais de passer à l'échelle et de revoir les politiques publiques
2.6. Proposition 6 "le commun doit fonder la démocratie sociale"
2.6.1. Se méfier de l'Etat
2.6.2. transformer les institutions par le commun
2.7. Proposition 7 "Les services publics comme institutions du commun"
2.7.1. Généraliser la participation
2.7.2. Instituer un cadre juridique qui rend innapropriables les communs ni par le public ni par le privé
2.8. Proposition 8 "Instituer des communs mondiaux"
2.8.1. Partager le diagnostic d'un marché mondial des droits préoccupant
2.8.2. Prendre en compte la défense, la participation et la capacitation des citoyens
2.9. Proposition 9 "il faut instituer une fédération des communs"
2.9.1. prendre appui sur le fédéralisme entendu comme convention réciproque sans domination par opposition à la souveraineté
2.9.2. plaider pour un fédéralisme tel qu'esquissé par Arendt : pas de souveraineté et des comités multiples horizontaux sur la base de contrats réciproques
2.9.3. distinguer les communs sociaux-économiques propres à quelque chose à protéger (semences, fleuve) des communs politiques propres à un territoire et aux règles qu'il se donne
2.9.4. et instituer une citoyenneté mondiale non étatique
3. Fondements et critiques des théories proches
3.1. Le commun, une idée post-communiste
3.2. critique d'un approche naïve de la connaissance en réseau spontanément partagée
3.3. critique de l'approche d'Elinor Ostrom comme une approche trop peu généralisable pour prendre une dimension politique
3.4. Pour Hardt et Negri dans Commonwealth, le commun devient un "spinozisme communisé" critiquable car il semble porter en soi sa propre résolution
3.4.1. Critique de Hard et Negri qui attribuent selon eux à Marx ce qu'a apporté Proudhon. Pour les auteurs, nous sommes faces une extension du domaine du capital et non pas à une autonomisation du capital par rapport aux dynamiques spontanément sociales
3.5. principale critique au capitalisme cognitif : sous-estimer les nouvelles formes de soumission par l'intériorisation des contraintes de productions cognitives (démontré par la sociologie du travail)
3.5.1. idées d'une prévalence de la connaissance (Proudhon)
3.5.2. capitalisme cognitif?
3.5.3. critique du capitalisme cognitif de Yann Moulier-Boutang = le "devenir rente" du capital qui cherche à par des enclosures un processus de production qui se pense en dehors de lui
3.6. Pour bien comprendre, être au clair avec les deux options qui ont divisé le socialisme le commun est-il spontané ou produit par le capital?
3.6.1. Selon les auteurs Proudhon a compris la force spontanée du social mais quand cette force est accaparée par l'Etat ou le capital elle ne créé rien.
3.6.1.1. L'homme collectif de Proudhon est d'emblé pluriel, il n'est pas un atome, mais collectif
3.6.1.2. Proudhon = il y a une force sociale spontanée du commun = possibilité de court-circuiter le capital
3.6.2. Marx = il y a production historique du commun par le capital = le seul moyen, d'utiliser la force du commun est de changer le mode de production
3.6.2.1. Mais Marx considère contre Proudhon que c'est bien le capital qui catalyse la coopération pour la soumettre à l'accumulation et l'orienter pour ses propres besoins