LES DIFFICULTÉS DE LA MESURE DE LA DÉLINQUANCE
por Tanguy François

1. Les statistiques policières et judiciaires reposent sur 2 sources : 1) les constations faites par la police (procès verbaux) et 2) les déclarations des victimes (dépôts de plainte) -encore faut-il que l'acte soit connu et reconnu or parfois il n'y a pas de témoins, pas de victimes.
2. Le rôle des entrepreneurs de morale qui souhaitent "mettre à l'agenda" et faire édicter certaines lois. Leurs actions soulignent le fait que la loi est une construction sociale, liée à des rapports de force. Ces acteurs peuvent également attirer l'attention sur l'impunité des délits/crimes.
3. Le chiffre noir de la délinquance : correspond à la différence entre la criminalité réelle et sa mesure par les services de police.
3.1. Les enquêtes de victimation : moyen de mesurer les écarts (sur ou sous estimation) entre les enquêtés et les statistiques policières et judiciaires). Cela permet de mesurer le sentiment d'insécurité.
3.1.1. taux de prévalence : mesure le pourcentage de personnes victimes au sein d'une population et d'une période donnée
3.1.2. taux d’incidence : mesure du nombre de faits subis pour 100 répondants au cours de la période de référence
3.1.3. taux de renvoi : proportion de victimes qui disent avoir alerté la police ou la gendarmerie
3.1.4. taux de plainte : la proportion de victimes disant avoir déposé plainte
3.2. Les enquêtes de délinquance auto-déclarée (anonymes)
4. Limite 1 : il faut que la loi existe. C'est la loi qui fait l'infraction. Toute évolution du Code pénal entraine une redéfinition de ce que l'on entend par délinquance.
5. Limite 2 : Il faut que la loi soit appliquée
6. Limite 3 : Il faut comparer les comportements observés avec la description qu'en donnent les textes de loi (interprétations possibles)
6.1. Cette limite souligne la difficile séparation entre le jugement sur l'acte du jugement sur la personne. Par ailleurs, le jugement porté peut être autoréalisateur (stigmatisation/étiquetage entrainant une carrière déviante)
6.1.1. Ex : Les faits de délinquance juvénile qui dépendent du milieu social
6.1.2. Ex : La criminalité "en col blanc" étudié par Edwin Sutherland en 1939, la délinquance commise par des personnes respectées, hautement qualifiées, et donc qui est plus excusée, non perçue comme "délinquante"