Être senior à l'ère du numérique en territoire rural : les inégalités d'équipements et d'usages

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Être senior à l'ère du numérique en territoire rural : les inégalités d'équipements et d'usages by Mind Map: Être senior à l'ère du numérique en territoire rural : les inégalités d'équipements et d'usages

1. les inégalités numériques

1.1. Mieux comprendre les situations de non usages

1.1.1. 22 % seulement des retraités se connectent – soit 78 % de non connectés

1.1.1.1. Terrain

1.1.1.1.1. (Analyse portant sur les personnes intéressées par la formation) Plus de la moitié des personnes disposent d’un accès internet dans leur foyer (69%). En les interrogeant, pour certains d’entre eux se sont leurs enfants qui sont à l’initiative de cet accès internet.

1.2. Les compétences numériques et les inégalités dans l'usage d'internet

1.2.1. « la question clé devient alors non plus l’accès inégal aux ordinateurs, mais bien les manières inégales dont les ordinateurs sont utilisés » Warschauer (2003, p.46)

1.2.1.1. Terrain

1.2.1.1.1. les seniors ayant déjà un usage de leur outil l’utilise principalement pour se détendre en regardant l’actualité ou bien pour des loisirs (jeux, recettes de cuisine…) mais il y en a très peu qui ont un usage plus technique (papiers administratifs, achats, mail…).

1.2.1.1.2. sur 16 personnes enquêtées 6 personnes n’ont pas répondu, ce « silence » fait référence à la fracture numérique de second degré, c’est-à-dire que ces personnes ont l’équipement mais n’ont pas d’usages.

1.2.2. "La nature des usages est très généralement fonction du niveau d’éducation. Ces différences s’expliquent davantage par une inégale possession de ressources sociales et culturelles que de ressources mentales spécifiques. Le fait de se trouver en marge des circuits sociaux, tant éducatifs que professionnels, se révèle être un facteur d’exclusion numérique considérable" Van Dijk (2005)

1.3. Les compétences numériques et les inégalités dans l'usage d'internet

1.3.1. "Le fait que certaines personnes n’utilisent que peu ou pas internet peut résulter, comme le montrent certaines recherches , d’un choix assumé plus que d’un processus subi de discrimination ou d’exclusion sociale." (Selwyn, 2006)

1.3.1.1. 87% des personnes intéressées par la formation sont des femmes causes : leur mari ne sont pas intéressé car pour eux, c'est à leur femme de s'occuper de tout ce qui est papier etc. Ces hommes assument donc le fait de ne pas s'intéresser à internet

1.4. Mieux comprendre les situation de non usages

1.4.1. Trois groupes de non-usagers ont été identifiés : 1) Le groupe des « non-utilisateurs radicaux ». Le groupe des « utilisateurs potentiels distants ». Le groupe des « quasi-utilisateurs » qui, pour des raisons de moyens ou de situation géographique (dans des zones rurales ou montagneuses), n’ont pas encore accès à internet, mais sont désireuses de trouver les moyens de se connecter

1.4.1.1. Terrain

1.4.1.1.1. Lorsque je suis allé interroger des personnes n'utilisant pas internet, une dame c'est montré assez froide envers moi et me répondait avec des réponses très courtes, comme si ça l'ennuyait de répondre aux questions alors que personne n'était obligé de participer. J'ai comme eu l'impression que pour elle, c'est comme si je lui imposait de se mettre à la technologie alors que pas du tout au contraire c’était des questions pour comprendre pourquoi. C'est une non utilisatrice radicale.

1.4.2. quatre types de raisons sont généralement mis en avant pour justifier le non-usage : l’absence d’intérêt ou de besoin, l’absence de connaissances, les barrières (manque de temps, âge avancé, mauvaise santé) et enfin l’absence d’accès. (Selwyn, 2006)

1.5. Les personnes âgées et la fracture numérique de second degré

1.5.1. "Les inégalités liées à Internet ne sont pas révélatrices de nouvelles divisions sociales, elles sont l’expression dans le champ des TIC d’inégalités sociales, économiques, géographiques, et culturelles largement préexistantes à l’expansion d’internet" Patricia Vendramin et Gérard Valenduc (2002)

1.5.1.1. Terrain

1.5.1.1.1. Portrait de Jacqueline : Le mardi matin, j’accueille une petite dame, Jacqueline, qui n’a pas internet chez elle puisqu’elle n’a pas beaucoup d’argent. Jacqueline vient pour apprendre, elle apprend vite, mais je vois aussi qu’elle ressent le besoin de parler. Elle vit seule, elle a perdu son mari il y a quelques années (elle m’a confiée les conditions) puis elle a aussi passé les fêtes de fin d’année seule, par choix. Cette dame me touche particulièrement puisque je ressens qu’elle se sent seule.

2. les moyens

2.1. Les compétences numériques et les inégalités dans l'usage d'internet

2.1.1. « La fracture numérique dynamique correspond aux difficultés propres que rencontre tout usager – et pas seulement les usagers faibles et les non-utilisateurs – pour maintenir son niveau de maîtrise, de performance et d’intégration sociale dans la durée, face au développement technologique » (Vodoz et al., 2005, p. 97)

2.1.2. EPN : Le rôle que joue l’animateur dans cette dynamique de socialisation est fondamental. Leur objectif pédagogique spécifique est l’apprentissage de savoir-faire précis en lien avec le quotidien des usagers, plutôt que l’enseignement d’un programme spécifique de formation.

2.1.3. Afin d’obtenir une bonne réussite des démarches de formation auprès des personnes il est nécessaire de proposer une offre de formation qui est en concordance avec le désir de chacun (besoin de communiquer à distance, suivre le travail scolaire des enfants, participer à des activités sociales …). La volonté d’intégration sociale des individus exerce une influence fondamentale sur leur motivation à apprendre l’usage des TIC

2.1.3.1. Terrain

2.1.3.1.1. Proposer une offre de formation en concordance avec le désir de chacun s'avère difficile lorsque, comme moi, nous construisons nos groupes en fonction de l'outil et de la disponibilité de chacun et non pas du "niveau" qui s’avérait le même pour les personnes que je formais. Seulement, dans un groupe de 5, un couple était beaucoup plus à l'aise sur l'ordinateur mais tellement prise dans ma spirale à vouloir accompagner le groupe entier dans un ou plusieurs thèmes précis par séance, je ne pense pas avoir répondu aux attentes de ce couple. Celui-ci voulait apprendre à trier, classer les dossiers, transférer des photos d'un autre outil à l'ordinateur... et ça je ne l'ai pas vu durant les séances.

2.2. Mieux comprendre les situations de non usages

2.2.1. la médiation est « à la fois technique car l’outil utilisé structure la pratique, mais la médiation est aussi sociale car les mobiles, les formes de l’usage et le sens accordé à la pratique se ressourcent dans le corps social. » (Jouët, 1997, 293).

2.2.1.1. Terrain

2.2.1.1.1. Groupe tablette : je leur ai demandé d’installer des applications ou des jeux qu’ils aiment bien, afin que les personnes s’approprient la technique. Je ne voulais pas leur dire d’installer toutes les mêmes applications car je ne vois pas l’intérêt. J’ai pensé que si on leur dit d’installer quelque chose qui leur correspond, les personnes retiendront mieux les étapes à effectuer pour recommencer.

2.3. Accompagnement - Maela Paul

2.3.1. Sa fonction est de soutenir au sens de valoriser celui qui est accompagné

2.3.1.1. Terrain

2.3.1.1.1. Beaucoup de dames étaient craintives à l'idée d'aller sur leur propre ordinateur en début de formation, il a fallu créer un lien de confiance ainsi que de les encourager afin que cette crainte disparaisse, puisque pourtant, certaines apprennent très vite

2.3.1.1.2. Quelques messages positifs de la part des apprenants : « tu vas voire c’est super, et Anaëlle est très gentille et patiente ! ».

2.3.1.1.3. Yvette : une dame assez timide, elle ne me l’a pas dit mais ces copines que j’accompagne aussi, m'ont dit qu’elle était angoissée à l’idée de revenir car elle a peur de ne pas être à la hauteur ; ce qui m’a fait un peu douter de moi puisque d’habitude je n’ai que des compliments, je fais tout pour mettre les personnes à l’aise, je leur dit de prendre leur temps, puis je m’entend bien avec Yvette. Je pense que c’est plutôt une crainte personnelle puis aussi le fait qu’on ne ce n’était pas vu pendant un mois doit aussi jouer.

2.3.2. Tout accompagnement est temporaire, il y a un début, un développement et une fin

2.3.2.1. Terrain

2.3.2.1.1. Malgré l'arrivé du Covid-19, j'ai eu la chance de pouvoir finir la formation des personnes que je formais depuis novembre. Cette formation s'est terminée début mars, juste avant l'arrivée du Covid-19 en France. Cependant, je n'ai pas pu finir mon accompagnement avec les quatres personnes inscrites depuis janvier. Elles n'ont eu que 3 cours.

2.3.3. La dimension relationnelle est première, la dimension opérationnelle est subordonnée. La "mise en relation" est la condition nécessaire à la "mise en chemin". La dynamique de changement dépend de la qualité de la relation (Honoré, 1992)

2.3.3.1. Terrain

2.3.3.1.1. Début formation : J'ai eu des difficultés à accompagner certaines personnes au début puisqu'elles avaient une tablette dont je ne maîtrisais pas le système (Ardoiz) mais cela ne m'a pas empêché de tâtonner dessus, ensemble, afin de trouver le bon moyen de les accompagner. Pour cette difficulté, la dimension relationnelle a pris le dessus

2.3.4. La dématérialisation fait évoluer l’administration vers une logique de plateforme (Algan, Bacache-Beauvallet et Perrot, 2016)

2.3.5. S'il n'y a pas de règles définies pour accompagner, c'est que l'accompagnement est par essence une "com-position" : chaque binôme constitue une matrice relationnelle différente.

2.3.5.1. Terrain

2.3.5.1.1. Moi qui à la base démarrait la formation en favorisant les cours collectifs puisque ça leur permet d’apprendre ensemble et favoriser le lien social entre eux, je trouve que la première dame que j’ai eu en séance individuel apprenait encore plus vite du fait que je l’accompagné individuellement et que cette matrice relationnelle entre elle et moi était d'autant plus forte, séances après séances. Comme une relation grand-mère, petite fille.

2.3.5.1.2. Je me sens moins dans une posture de "prof" lorsque ce sont des groupes de 2 ou 3 maximum.

2.4. Mieux comprendre les situations de non usages

2.4.1. s’interroger non pas seulement sur l’usage et le non-usage mais sur les circonstances sociales et humaines qui participent à l’émergence de ces catégories (Conein, 2005)

2.5. les outils utilisés

2.5.1. Séniors et écrans : usages du numérique à l’heure du grand âge

2.5.1.1. l’écran tactile paraît pouvoir présenter l’avantage d’une simplicité d’utilisation, comparativement à l’ordinateur (Findlater, Froehlich, Fattal, Wobbrock, & Dastyar, 2013)

2.5.1.1.1. Terrain

2.5.1.2. les animations numériques avec des tablettes participaient au maintien de la relation familiale incluant grands-parents (El Hachani et al., 2015)

2.5.2. Mieux comprendre les situations de non usages

2.5.2.1. « L’usager dicte ses ordres à la machine qui, en retour, lui impose la logique technique de son mode d’emploi. » (Jouët, 1993, 5).

2.5.2.2. les outils présentent une diversité de potentialités telle que les usagers ont la possibilité de construire leurs propres usages, à condition d’assurer une présence « continue et active » devant leurs écrans (Simonin et al., 2007)

2.5.2.2.1. Terrain

3. les limites

3.1. cours de M. Le Mentec sur la dématérialisation

3.1.1. contraintes institutionnelles

3.1.2. contraintes économiques et "capacitantes"

3.1.2.1. s'équiper et financer son abonnement

3.1.2.2. Des capacités en termes de navigation et de repérage

3.1.2.3. Des compétences manipulatoires, informationnelles et stratégiques (Brotcorne et Valenduc, 2009)

3.1.3. contraintes techniques et ergonomiques

3.1.3.1. ergonomie des interfaces et à la configuration des dispositifs techniques

3.1.3.2. interfaces peu adaptées au smartphone